CAPITALES ANGKORIENNES-N°3
INTRODUCTION
Ce troisième épisode est dédié à la majestueuse Capitale d'Angkor Wat, dont nous allons découvrir les légendes associées, ainsi que son histoire.
Pour rappel, dans le premier épisode, nous avons évoqué les premières capitales de l'Empire khmer :
- Nokor Kok thlok (Ie au Ve siècle) connue aujourd'hui sous le nom d'Angkor Borei ;
- Ishanapura (VIe au VIIIe siècle) connue sous le nom de Sambor Prei kuk ;
- Hariharālaya (VIIIe au IXe siècle) connue sous le nom de Rolûos ; et
- Mahendraparvata (IXe au Xe siècle) plus connue par la montagne sacrée qui l'abrita : Phnom Kulen.
Episode N°1 : http://faq.e-monsite.com/pages/informations-generales/capitales-angkoriennes-n-1.html
Puis, dans le deuxième épisode, nous avons abordé les deux capitales du Xe et XIe siècles,
- Yaśodharapura (début du Xe siècle),
- Chok Gargyar (Xe siècle), à nouveau
- Yaśodharapura (fin du Xe - début du XIe siècle).
Episode N°2 : http://faq.e-monsite.com/pages/informations-generales/capitales-angkoriennes-n-2.html
Angkor Wat Reconstitué - LIDAR.
La technologie LIDAR a révélé la ville d'origine d'Angkor ; les lignes rouges (photo en coupe) indiquent les caractéristiques modernes, y compris les routes et les canaux.
Comme à Phnom Kulen, l'étude LIDAR du site Angkor Wat a révélé des contours fantomatiques sur le sol et une grille tout à fait inattendue de boulevards cérémoniels, de digues, d'étangs artificiels - une ville perdue, retrouvée.
LIDAR = Laser Imaging Detection and Ranging.
Angkor Wat dans toute sa dimension.
YAŚODHARAPURA L'APOTHEOSE (XIIe siècle) - Angkor Wat
La construction, sous le règne de Suryavarman II, du temple-capitale connue aujourd'hui sous le nom d'Angkor Wat, magnifia la puissance de l'Empire.
Construit au début du 12e siècle et dédié à Vishnu, Angkor Wat est toujours considéré comme le plus grand temple hindou du monde.
Progressivement, le nom de Yasodharapura fit place au nom sacré du temple. Il semblerait que le nom d'origine fût : Prassat Boram Vishnu Lauk ប្រាសាទ បរម វិស្ណុ លោក ; puis Preah Moha nokor Indraprastha Preah Pisnu lauk ព្រះ មហា នគរ ឥន្ទ្រប្រ័ស្ថ ព្រះ ពិស្ណុ លោក... le nom changea plusieurs fois au cours des siècles, mais resta à jamais gravé dans la pierre sous le nom d'Angkor Wat, dont les premières traces écrites remontent au XVIe siècle.
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Angkor Wat est une représentation du mont Méru, la demeure des Dieux ; les cinq tours centrales représentent les cinq sommets de la montagne ; les galeries représentent la chaîne de montagnes environnantes et les douves représentent les océans mythiques entourant la terre. Le Bakan, nom donné au troisième niveau de la tour centrale, accueillait la représentation divine de Vishnu. Ce lieu sacré est toujours vénéré.
ATTENTION : le Bakan est fermé au public les jours saints, soit tous les 7 ou 8 jours (voir notre calendrier Luni-Solaire).
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Yasodharapura
Yèr'sao'thèr rrèr borra
យសោធរបុរៈ
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Preah bat Suryavarman II
Prèr bat so'yä'wèr'rromane - ti pi
ព្រះ បាទ សូរ្យវរ្ម័ន - ទី២
Nota : Roi suprême, grand bâtisseur et chef de guerre. Surya (so'ya សូរ្យ) est un terme sanskrit signifiant « soleil » et Varman (wèr'rromane) est un suffixe dans les noms royaux khmers qui est généralement traduit par « protecteur ». Ainsi, Preah Bat Suryavarman II, correspond à Roi soleil protecteur ; également appelé "roi soleil".
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Temple Angkor Wat (1113 - 1150)
Prassat Angkor Woat
ប្រាសាទ អង្គរ វត្ត
Nota : le mot Prassat signifie : "temple" ; le mot Angkor, signifie la ville-capitale. Le mot Wat signifie pagode. Collectivement, Prassat Angkor Wat signifie "Temple-Capitale-Pagode".
On peut également traduire l'ensemble par "Monastère-ville-capitale et son temple sacré"...
Dans la tradition khmère, une pagode est comparable à un monastère. C'est-à-dire, un ensemble de bâtiments où vit une communauté religieuse de moines ou de moniales. Car à l'intérieur d'une PAGODE (វត្ត Wat) sont érigés de nombreuses structures :
- Le Temple que l'on nomme Wï'hïr (វិហារ) dans les pagodes communales et Prassat (ប្រាសាទ) dès lors qu'il présente un caractère sacré ;
- La Grande salle de prières (Sala tchane សាលាឆាន់). C'est également là que les bonzes prennent leurs repas ;
- Les Loges, ensemble de petites et moyennes structures, que l'on nomme Kot (កុដិ), où résidaient les bonzes, les nonnes, ainsi que les novices ;
- Les Bibliothèques ( Haotraye ហោត្រ័យ), qui regroupent l'ensemble des textes sacrés ;
- Les Salles d'études (sala balèye (សាលា បាលី ) où était enseigné le Pâli pour les textes sacrés ;
- Les Plans d'eau (Srä ស្រះ = étang).
Mais Angkor Wat accueillait d'autres structures à l'intérieur de son enceinte, tels que : une résidence pour le Roi et sa famille (en cas d'attaque du Palais situé hors de l'enceinte), de nombreux bâtiments administratifs, et les habitations des élites qui occupaient l'espace tout autour du temple.
Ce petit résumé, vous donne un aperçu de la complexité d'Angkor Wat, qui mérite bien toute notre admiration.
Angkor Wat - Les bas-reliefs.
Le temple est admiré pour sa grandeur, la splendeur de son architecture, et les nombreuses fresques de ses bas-reliefs.
"Par leur beauté, ils attirent d'abord ; par leur étrangeté, ils retiennent l'attention", écrivit Helen Churchill Candee, à propos des bas-reliefs dans son livre "Angkor the magnificent, the wonder city of ancient Cambodia" publié en 1924.
Surtout que les bas-reliefs se réfèrent aux livres sacrés de l’Inde, les plus anciens de l’humanité : le « Mahâbhârata » et le « Ramayana », ou encore le « Kshirasagara manthana », pour la création du monde.
Ces livres sacrés, créés environ 5 000 ans avant l’ère chrétienne, sont les textes fondamentaux de l’hindouisme et de la mythologie hindoue. Ils racontent deux épopées mythiques qui relatent la création de l’Univers, la naissance des dieux et démons…
Selon la légende, le peuple khmer se serait approprié l'épopée du Râmâyana au VII siècle, dans la tradition orale, en le renommant "Reamker" (Rirmkè រាមកេរ្តិ៍).
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Le Râmâyana (Rrïrmir'yä'na រាមាយណៈ en khmer) raconte la naissance et l'éducation du prince Rāma (Rrïrmir រាមា) qui est le septième avatar du dieu Vishnou, la conquête de Sītā et son union avec elle. Leur exil dans la forêt de Dandaka, puis l'enlèvement de Sītā par le démon Ravana, enfin la délivrance de Sītā et le retour de Rāma sur le trône.
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Le Mahâbhârata relate la « Grande Geste » des Bhārata, contant des hauts faits guerriers qui se seraient déroulés à la fin du premier (voire deuxième) millénaire avant l'ère chrétienne ; entre deux branches d'une famille royale : les Pandava et leurs cousins, les Kaurava, pour la conquête du pays des Arya, au nord du Gange.
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Le Kshirasagara manthana, ou barattage de la mer de lait, est un mythe cosmologique de l'hindouisme, une autre façon de décrire le "Big bang", ou la création de l'univers. Est-ce l'origine de ce qu'on appellera plus tard "La voie Lactée" ?
La légende dit, qu'au début des temps, les Déva (dieux) et les Assura (démons), qui étaient alors tous mortels, étaient en lutte pour la maîtrise du monde. Les Deva, affaiblis et vaincus, demandèrent l'assistance de Vishnou qui leur proposa d'unir leurs forces à celles des Asura dans le but d'extraire l'amrita, le nectar d'immortalité. Pour ce faire, ils durent renverser le Mont Mandara de façon à poser son sommet sur la carapace d'une tortue "Akûpâra", un avatar de Vishnou, et utiliser le serpent Vâsuki, le roi des Nâgas, pour mettre la montagne en rotation en tirant alternativement.
Après mille ans d'effort, le barattage produisit un certain nombre d'objets extraordinaires et d'êtres merveilleux, dont certains ornent les bas-reliefs, les balustrades et les murs d'Angkor Wat : Airâvata (l'éléphant blanc qui devint la monture d'Indra ); les Apsarâs ou nymphes célestes... Devas, Asuras...
Certains guides Khmers / khmères vous diront que les fresques se réfèrent au "Reamker", sauf que ce n'est pas tout à fait exact, sur les huit fresques, une seule y est dédiée :
Les cinq bas-reliefs liés au Mahâbhârata
- Bataille de Kurukshetra (Galerie ouest, section sud)
- Jugement par Yama - Paradis et enfer (Galerie Sud, Section Est )
- Victoire de Vishnu sur Asuras (Galerie Est, Section Nord)
- Victoire de Krishna sur Banasura (Galerie nord, section est)
- Bataille des dieux - Deva contre Asuras (Galerie Nord, Section Ouest)
Bas-relief lié au Râmâyana :
- Bataille de Lanka (Galerie ouest, section nord)
Bas-relief lié à Suryavarman II :
- Défilé de l'Armée du roi (Galerie sud, section ouest)
Bas-relief lié au Kshirasagara manthana :
- Barattage de la mer de lait (Galerie Est, section sud)
Mais les bas-reliefs ne constituent qu'une partie des scènes légendaires. Il en existe encore sur les linteaux, les frontons, les écoinçons, les piédroits, les bases des pilastres... Bref, la représentation des ces épopées mythiques foisonnent sur l'ensemble du temple.
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Reamker
Rrirm'kè
រាមកេរ្តិ៍
Nota : le Reamker diffère du Rāmāyana à certains égards, avec des scènes supplémentaires et l'accent mis sur Hanumān et Suvannamaccha ; adaptant certaines idées hindoues du Ramayana aux thèmes bouddhistes, montrant l'équilibre du bien et du mal dans le monde.
Comme le Ramayana, c'est une allégorie philosophique, explorant les idéaux de justice et de fidélité incarnés par les protagonistes, le roi Rāma et la reine Sītā, dont les noms sont différents dans le Reamker.
L'épopée est bien connue du peuple khmer pour sa représentation dans le théâtre de danses, un pilier du répertoire du ballet royal.
Des scènes du Reamker sont peintes sur les murs du Palais Royal dans le style khmer.
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Rāma (Preah Ream)
Prèr Rrirm
ព្រះ រាម
Nota : Dans l'hindouisme, Rāma (Prèr Rrïrm en khmer) est considéré comme le septième avatar du dieu Vishnou. Il est l'image de l'homme parfait et est adoré au même titre que son protecteur Hanumān, le dieu-singe commandant de l'armée des singes et qui l'aide dans ses aventures.
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Sītā (Neang Séda)
Prèr Nïrng Séda
ព្រះ នាង សិតា
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Ravana (Krong'rrirp)
Krrong'rrirp
ក្រុងរាពណ៍
Nota : Krrong'rrirp en khmer, démon, seigneur invincible de l'île de Lanka (représenté avec dix têtes et vingt bras), métaphore de sa science, puisqu'il savait faire 10 choses a là fois dans l'art, les sciences, la musique, les médicinales et encore d'autres choses liées aux pouvoirs qu'il avait obtenus de Shiva.
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Hanumān
Ha'noumane
ហនុមាន
Nota : Hanumān, dieu-singe, est l'une des divinités hindoues les plus populaires au Cambodge ; patron des lutteurs et des acrobates, des arts martiaux, mais aussi dieu de la sagesse et de la méditation, il est le Roi des Vanaras (singes en Sanskrit) puissants et braves. La légende le décrit comme compagnon de Rāma, son maître spirituel, (voir ci-après).
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Suvannamaccha
Sowanne maït'tcha
សុវណ្ណមច្ឆា
Nota : littéralement la "sirène d'or".
Selon la légende du Ramayana (ou Reamker), lorsque Sītā fut enlevée par Ravana et détenue sur l'île de Lanka, Rāma, son époux, fit appel à Hanumān pour la secourir.
Hanumān, avec son armée de singes, entama la construction d'une chaussée vers Lanka (aujourd'hui Sri Lanka), immergeant d'immenses rochers dans la mer, afin que son armée puisse passer. Mais, au fil des nuits, les rochers disparaissaient.
Hanumān demanda à des volontaires de le rejoindre, ordonnant aux autres de continuer les travaux. Il découvrit qu'un grand nombre de sirènes emportaient les rochers ; identifiant Suvannamaccha comme la dirigeante, il chercha à l'attraper, en vain. Au contraire, Hanuman tomba amoureux de cette créature et la courtisa.
Plus tard, Suvannamaccha, amoureuse de Hanuman, lui avoua qu'elle était la fille de Ravana (le démon qui avait enlevé Sita), et lui promit de ne plus le gêner dans son projet. Désormais, les sirènes rapportèrent les pierres et Hanumān put construire la chaussée vers l'île, afin de délivrer Sītā.
Nota : une image d'un satellite de la NASA, met en évidence la succession de rochers entre le sud de l'Inde et l'île de Lanka (Sri Lanka), qui donna naissance à la légende de Rāma.
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LES TEMPLES DE SURYAVARMAN II :
Avant de poursuivre avec les principaux temples construits sous le règne de Suryavarman II, intéressons-nous aux six bibliothèques d'Angkor Wat.
Les deux plus majestueuses sont situées de part et d'autre de la chaussée sacrée, qui conduit au temple depuis les Gopuras d'entrée, après avoir franchi la douve.
Les autres sont situées respectivement de part et d'autre des entrées du premier niveau (ou rez-de-chaussée) et du second niveau du temple, le troisième niveau accueillant le Bakan.
Selon la légende, les textes sacrés étaient renfermés dans les deux bibliothèques du deuxième niveau, dont l'accès était réservé aux personnes de descendance royale, aux grands prêtres (Borrahet thom thom បុរោហិតធំៗ), aux chefs des pagodes (Tïaeuw Atika Wat ចៅ អធិការ វត្ត) et à leurs principaux adjoints (Lauk Krrou Saute លោក គ្រូ សូត្រ).
Bibliothèques (pour textes sacrés)
Haotraye
ហោត្រ័យ
Nota : parfois désignée, à tort, sous le nom commun "Pane'nalaye បណ្ណាល័យ",
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Textes sacrés
Koumpi
គម្ពីរ
Nota : les textes sacrés (ou religieux) étaient écrits en Pâli, parfois en sanskrit, sur des feuilles de lataniers "Daeum tréaing" ដើម ទ្រាំង,
feuilles préalablement séchées et pressées (Slœk Rreut ស្លឹករឹត).
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Gopura
Khlaong twouir
ខ្លោង ទ្វារ
Nota : Dans l'architecture hindoue, c'est un édifice à plusieurs niveaux d'élévation (cinq en général) faisant fonction de porte d'entrée pour l'enceinte d'un temple.
Khlaong twouir, n'est pas la traduction direct de "Gopura", mais de "porte monumentale avec fronton"... ce qui revient au même.
Angkor Wat a quatre gopura, chacun situé aux points cardinaux tandis que seuls les portes Ouest et Est ont des chaussées traversant la douve.
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Suryavaman-II fit construire une centaine de petits temples, ou sanctuaires, dans l'immense Empire, mais nous retiendrons que les quatre plus remarquables dont l'un, Phnom Rung, est situé en Thaïlande :
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Prasat Kor Sak (1115 -1125)
Prassat Kao Sä
ប្រាសាទ កោរ សក់
Nota : littéralement, le temple du rasage des cheveux, parmi les premiers temples construits sous Suryavarman-II, il se situe devant la terrasse des éléphants. Avant les grandes cérémonies, les participants se faisaient raser les cheveux dans l'enceinte de ce petit temple. Quiconque a entendu parler du temple de Kor Sak a la rare chance d'appartenir à un groupe très restreint d’initiés. Même si le temple est déjà un peu vétuste, il est d'autant plus magique et vaut donc le détour à sa manière.
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Prasat Chau Say Tevoda (1115 -1125)
Prassat Tïaeuw Saye Tévada
ប្រាសាទ ចៅ សាយ ទេវតា
Nota : Correspond littéralement à : temple de l'ange qui distribue les petits-enfants. Situé au sud de la chaussée qui mène à la porte de la Victoire, ce temple-montagne est enserré dans une enceinte unique entourée d'un fossé-douve qui contient quatre gopura aux points cardinaux, des « bibliothèques » et une tour sanctuaire. La décoration en bas-relief et haut-relief, de qualité remarquable, correspondent au style d'Angkor Wat. Les nombreuses devatâs y sont d'une grâce exquise.
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Prasat Banteay Samré (1125 - 1135)
Prassat Bane'thïrye Sâmrrê
ប្រាសាទ បន្ទាយ សំរែ
Nota : littéralement, la citadelle des Sâmrés, en référence à l'ethnie qui vivait sur la plaine d'Angkor. Plus tard, elle accueillit le "Roi aux concombres doux", nous reparlerons de cette légende dans l'épisode N°4. C'est l'un des rares temples réellement fortifiés et les enceintes intérieures gardent un caractère défensif avec très peu d'ouvertures vers l’extérieur. Ce temple est un spécimen de la meilleure époque de l’architecture khmère.
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Prasat Beng Mealea (1125 - 1135)
Prassat Béng Mirlir
ប្រាសាទ បេង មាលា
ou
Prassat Bœng Mirlir
ប្រាសាទ បឹង មាលា
Nota : Il y a deux écritures pour désigner se temple, ce qui donne deux significations différentes :
- Béng Mirlir qui correspondrait littéralement à "Temple de l'arbre précieux et fleurs multicolores" ; Béng désigne l'afzelia xylocarpa, arbre précieux qui pousse en Asie du sud-est.
- Boeng Mirlir qui signifierait 'Temple du lac aux fleurs multicolores".
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Prasat Phnom Rung (1120 - 1140)
Prassat Phnom Rrong
ប្រាសាទ ភ្នំ រុង
Nota : littéralement, la grande montagne, le temple est dédié à Shiva dans le brahmanisme et situé sur un ancien volcan, dans le district de Chaleum Prakit, province de Borei Rom au nord-est de la Thaïlande. Autrefois nommé Kam Teng Chek Vanum Rong ប្រាសាទ កម្រតេង ជគត វ្នំរុង. Il est remarquable par sa grandeur et sa beauté (nommé également Prasat Phanom Rung).
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Dharanindravarman-II (1150 - 1160)
Prèr bat Tho'rrèr'nœn'trrèr'wèr'rroman - ti pi
ព្រះ បាទ ធរណីន្ទ្រវរ្ម័ន- ទី២
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Prasat Preah Palilay (1155)
Prassat Prèr Pa'li'laye
ប្រាសាទ ព្រះ ប៉ាលីឡៃ
Nota : ce petit sanctuaire, dernier de la période d'Angkor Wat, situé proche du Palais Royal, fut construit au milieu du XIIe siècle par le roi Dharanindravarman-II, et consacré au bouddhisme.
S'écrit également បាលិលេយ្យ en khmer et se prononce également Palilaye malgré la différence d'écriture.
Un peu d'histoire
Suryavarman II engagea de nombreuses batailles pour étendre l'Empire vers l'est. Après moult tentatives et échecs, il annexa le Champa en l'an 1145. Mais cette première victoire éphémère eut de lourde conséquence.
Les Chams se révoltèrent, et Suryavarman-II meurt, en 1150, lors d'une nouvelle campagne contre le Champā. Une incertitude demeure quant au rapatriement ou non de la dépouille royale...
Nota : Cham (se prononce Tïam n khmer ចាម). Champā, Royaume des Cham (se prononce Tïampa en khmer ចម្ប៉ា ).
Dharanindravarman-II succéda à Suryavarman-II pour une courte période, puis laissa le trône à Yaçovarman-II, son neveu ; car son fil, le futur roi Jayavarman-VII, était en mission au Champa.
Nota : peu d'informations précises sur la mission de Jayavarman-VII, certains disent : exile. Peut-être était-il l'émissaire de son père, afin de surveiller les Chams ?
LA CHUTE DE YAŚODHARAPURA :
Yaçovarman-II, fut assassiné par un mandarin usurpateur qui se proclama roi sous le nom de Tribhuvanâditya-Varman.
Toujours est-il que sous son règne, la puissance de l'Empire s'affaiblit. Ainsi les Chams, ennemis héréditaires et décidés à prendre leur revanche, en profitèrent pour attaquer Angkor. Ils réussirent à s'emparer de la capital en 1177, tuèrent l'usurpateur et pillèrent les lieux sacrés.
De retour au pays, le futur roi Jayavaraman-VII, leva une armée contre l'ennemi, la bataille fut sanglante, et le Roi des Chams perdit la vie par l'épée, sur la plaine d'Angkor.
Jayavaraman-VII vainquit les Chams lors d'une bataille navale sur le Tonlé Sap, puis bouta l'ennemi hors de l'Empire, le poursuivant sur sa propre terre. Après deux années de longues batailles, il annexa à nouveau le Champa, puis revint à Yaśodharapura pour reconstruire la nouvelle capitale.
C'est ce que nous découvrirons dans le quatrième et dernier épisode sur les Capitales Angkoriennes et leurs temples (Histoire et légende).
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